Ce travail de documentaire audio s’intéresse à la genèse d’un événement produit par la Maison du Patrimoine Oral de Bourgogne le 14 juillet 2023. Il s’agit d’un concert qui rassemble sur scène 50 choristes avec 8 instrumentistes et chanteurs solistes pour interpréter une musique et un texte composés pour l’occasion.
Il est construit à partir d’un livre intitulé « Entre nous soit dit, petits récits pour un art de la parole » écrit par Jean-Pierre Renault et édité par la Maison du Patrimoine Oral de Bourgogne parce qu’il pose la même question qui rassemble cette fédération d’associations bourguignonnes actives pour certaines depuis les années 1960.
Comment la transmission orale permet-elle de faire tradition et société ?

« Et la mission de ce mouvement c’est de dire que les gens qui sont ouvriers, ouvriers paysans, qui sont dans les classes sociales les plus basses, produisent de la culture, ont une pratique artistique de valeur aussi importante que la grande culture et l’art des institutions.« 
La création musicale « Entre nous soit dit » traverse toute la consistance de cette interrogation pour faire reconnaître l’art de la parole dans l’espace et dans le corps, dans une actualité vécue au présent.

Réalisation : Marion Porry
Production : MPOB

Episode 1 -
La MPOB

Le premier épisode vous invite à découvrir la Maison du Patrimoine Oral de Bourgogne.
La MPOB est une fédération d’associations constituée en 2008 autour d’un projet de valorisation du patrimoine culturel immatériel.
Elle archive et diffuse toute la créativité orale qui fait la culture traditionnelle et populaire de la région.
« Cela fait plusieurs décennies de travail associatif. On a dépassé les frontières de la musique. C’est-à-dire que c’est l’oralité, donc la musique, la langue, le conte, les échanges, la parole…« 
En écoutant sa directrice et sa coordinatrice de projet nous raconter leurs activités, on comprend à quoi sert exactement cette fédération.

Episode 2 -
Le livre

Dans ce deuxième épisode, « le livre », on découvre comment est née l’idée du concert du 14 juillet 2023 autour du projet de la fabrique sociale orale de la MPOB.
« C’était vraiment une espèce de miroir posé en face de l’évolution de la Maison du patrimoine oral de Bourgogne. »
L’auteur du texte qui donne son nom au spectacle c’est Jean-Pierre Renault. Homme de théâtre, cinéaste et
conteur, il explique comment, à l’occasion de l’ enquête lancée par Caroline Darroux, il questionne son expérience de la parole pour aboutir à l’écriture du livre.
Avec Michèle Matthis, sa compagne, et suite à sa rencontre avec Justin Bonnet, il décide de prolonger l’expérience.
« Un, il fallait que ce livre qui parle d’oralité retourne à l’oral, et deux on avait quelqu’un qui pouvait
le faire de manière ludique, généreuse et inattendue, c’est Justin. »

Episode 3 -
La musique

Dans la lignée directe des transmissions traditionnelles, l’exercice de création est d’emblée conçu comme collectif. Il s’agit de marquer un engagement démocratique en offrant à chacun d’investir l’espace d’expression.
« Dans le champ des musiques populaires traditionnelles, il y a cette question d’invention collective, de co-création, qui est très subtile parce qu’elle n’est jamais posée.« 
C’est le sujet du troisième épisode de notre série, la musique dont on parle. Vous y découvrirez le long processus de création de l’oeuvre musicale, entre nous, soit dit. La Maison du patrimoine oral mobilise ses réseaux et ses ressources pour organiser des rencontres de création autour de Justin et de Jean-Pierre.

Episode 4 -
L'art de diriger

Dans le quatrième épisode, on découvre les enjeux de la coordination d’un cœur
et la méthode que met en œuvre Justin pour parvenir à valoriser toutes les participations
à l’exercice collectif de création.
« Toute cette création, cette nouvelle création traditionnelle, si tu veux,
c’est ces choses-là qui vont être les plus galvanisantes pour les groupes qu’on va avoir,
j’en suis sûr, donc on va aller travailler, ne serait-ce que pour créer de la cohésion. »
Pour Entre nous soit dit, Justin doit coordonner simultanément la composition du livret et de la musique et leur transmission à des chœurs répartis aux quatre coins de la Bourgogne.
Avec la Zouave, d’autres groupes de chants ont rejoint le projet : Parmi les chants de Saint-Saulge menés par Élise Charles, les groupes d’Anost et La Bussière menés par Aline Dumont et les groupes de Semur et Précy et La Chanterie menés par Guillaume Lombard.
On entrevoit les enjeux philosophiques et politiques de la recherche musicale.
Le directeur artistique du projet doit traduire ses exigences dans le langage de la musique, et dans le langage des corps, comme pratique collective du chant.

Episode 5 -
La masse /
la mesure

L’épisode 5 poursuit notre questionnement sur l’art de la direction de chœur
pour montrer comment se rassemblent des chanteurs autour d’un projet en construction.
« Je trouve que c’est passionnant d’essayer de faire toucher aux gens la musique en devenir. »
En suivant les voies de la transmission de la musique, on observe d’abord les conditions de création d’un lien social, caractérisées comme un langage qui fait sens.
« La masse d’un chœur, c’est impressionnant, parce que là, il y a une force qui se dégage du fait d’être tous réunis, qui est une force qu’on n’avait pas encore ressentie hier. « 
À l’opposé, on rencontre le risque de la fragmentation, de la séparation.
« C’est tout ce qui s’est passé pour les gens qui ont pris ce projet comme quelque chose qui les dépasse un petit peu, tous ceux qui ont abandonné en cours de route. »
Comment produire la synthèse de toutes les raisons multiples et singulières qui motivent les individus ?

Episode 6 -
La Maison du Beuvray

Dans l’épisode 6, on apprend que la MPO dépend d’un écosystème local en découvrant l’importance de la participation au projet d’une autre institution d’envergure, la Maison du Beuvray. C’est elle qui a accueilli tous les membres du projet « Entre nous soit dit » pour la résidence et la représentation du mois de juillet 2023.
On aborde ainsi la question des moyens de production nécessaires à la réalisation de cette œuvre et l’action est restituée dans le paysage économique et culturel de la société réelle.
« L’enjeu, c’est de se dire : on peut produire de la culture, gratuite. Rester dans cette idée qu’on peut produire de la culture gratuite et que tout le monde y a accès. »